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Alexandre Castro
Alexandre Castro
Conseiller en gestion de patrimoine agréé.

Retraite en tant que profession libérale : ce qu’il faut savoir pour s’y préparer

Sommaire

La retraite est une étape incontournable de la vie professionnelle, qui mérite d’être anticipée et préparée avec soin. Pour les professions libérales, cette préparation revêt une importance particulière en raison de la complexité et des spécificités de leur régime de retraite.

Qu’il s’agisse de comprendre les mécanismes de la retraite de base, de prendre en compte l’impact potentiel des réformes en cours, d’étudier les conditions de départ à la retraite, ou d’optimiser sa retraite grâce à divers dispositifs d’épargne, les défis sont nombreux.

De plus, chaque profession libérale a ses propres particularités qu’il convient de connaître et de comprendre. Cet article a pour vocation de fournir un éclairage détaillé et exhaustif sur ces différentes dimensions afin d’accompagner au mieux les professionnels libéraux dans la préparation de leur retraite.

Préparer sa retraite est une chose à prévoir le plus tôt possible, et comme vous le verrez dans cet article, encore plus pour les indépendants. Nous pouvons vous accompagner dans la constitution de votre propre retraite, dans le but de voir l’avenir avec tranquillité.

Comprendre la retraite des professions libérales

En tant que profession libérale, préparer sa retraite exige une compréhension approfondie des dispositifs en vigueur. Le système de retraite pour les professions libérales repose sur deux piliers fondamentaux : le régime de base et le régime complémentaire.

Le système de retraite de base

Le système de retraite de base des professions libérales est géré par la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales (CNAVPL). Le principe est similaire à celui du régime général : les cotisations versées pendant la période d’activité servent à financer les pensions des retraités actuels, selon un système de répartition.

La cotisation est proportionnelle aux revenus d’activité, avec un minimum et un maximum fixés chaque année. Le taux de cotisation, à la charge du professionnel libéral, est également défini annuellement.

La pension de retraite de base est calculée sur la base du salaire annuel moyen, des 25 meilleures années d’activité pour les personnes nées après 1948, et du nombre de trimestres cotisés. Pour obtenir une retraite à taux plein, il est nécessaire d’avoir cotisé un certain nombre de trimestres, qui varie en fonction de l’année de naissance.

Les caisses de retraite complémentaire spécifiques

En plus du régime de base géré par la CNAVPL, les professions libérales cotisent à des caisses de retraite complémentaire propres à chaque profession. Ces caisses permettent de compléter la pension de retraite de base et d’offrir une meilleure couverture en cas de vieillesse.

Le montant des cotisations à ces caisses dépend des revenus du professionnel libéral, et le montant des pensions est fonction des points acquis tout au long de la carrière. Parmi ces caisses, on trouve par exemple :

  • la Caisse de Retraite des Médecins de France (CARMF) pour les médecins ;
  • la Caisse de Retraite des Notaires (CRN) pour les notaires ;
  • la Caisse Autonome de Retraite des Avocats (CARA) pour les avocats.

Impact de la réforme des retraites sur les professions libérales

La réforme des retraites, envisagée par le gouvernement, pourrait avoir des implications majeures pour les professions libérales.

La retraite par points et son fonctionnement

La retraite par points est un système dans lequel chaque cotisation versée par le travailleur est convertie en points de retraite. Le montant de la pension de retraite est ensuite déterminé en fonction du nombre total de points accumulés tout au long de la carrière.

Chaque année, le travailleur acquiert des points en fonction de ses cotisations. Le nombre de points obtenus dépend du taux de conversion, qui est fixé par la caisse de retraite. Au moment de la retraite, le nombre total de points est multiplié par la valeur du point pour obtenir le montant annuel brut de la pension de retraite.

Les changements pour les professions libérales

La réforme des retraites prévue par le président Macron pourrait profondément modifier le paysage des pensions pour les professions libérales. Actuellement, celles-ci bénéficient d’un régime spécifique qui serait amené à fusionner avec le régime général. Il s’agit principalement d’une simplification administrative, qui uniformiserait les règles de calcul et d’âge de départ entre les salariés et les professionnels libéraux.

Cependant, il est prévu que les régimes autonomes, qui concernent notamment les professions libérales et les avocats, restent en vigueur. Le gouvernement s’engage, en outre, à réformer l’assiette sociale des indépendants avant le prochain budget de la Sécurité sociale. L’objectif est de simplifier son calcul et de renforcer leurs droits à la retraite, en particulier pour les plus modestes.

L’équité contributive entre les salariés et les indépendants est également visée : la réforme devrait garantir qu’une carrière complète sur une rémunération équivalente au SMIC aboutisse à une pension de 85 % du SMIC net. Pour mettre en place ces changements, une concertation sera lancée et la réforme intégrée au Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale pour 2024.

Les conditions de départ à la retraite

départ en retraire en tant que libérale

Comme pour tous les travailleurs, le départ à la retraite des professions libérales est soumis à certaines conditions, principalement l’âge légal et la durée de cotisation.

Âge légal et conditions d’ancienneté

L’âge légal de départ à la retraite est actuellement fixé à 62 ans (avant l’entrée en vigueur probable de la nouvelle loi sur les retraites qui fera passer l’âge légal de 62 à 64 ans) pour tous les travailleurs en France, y compris les professions libérales. Cela signifie que vous ne pouvez pas demander à bénéficier de votre pension de retraite avant d’avoir atteint cet âge, sauf cas particuliers de départ anticipé (longue carrière, handicap, etc.).

En ce qui concerne l’ancienneté, vous devez avoir cotisé un certain nombre de trimestres pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Pour les personnes nées après 1973, la durée de cotisation requise est de 172 trimestres, soit 43 ans. Si vous n’avez pas suffisamment cotisé, votre pension sera réduite par une décote.

La décote et la surcote

La décote et la surcote sont deux mécanismes qui viennent ajuster le montant de la pension de retraite en fonction de l’âge de départ à la retraite et de la durée de cotisation.

La décote est une réduction du montant de la pension qui s’applique si vous partez à la retraite avant d’avoir atteint l’âge légal ou si vous n’avez pas suffisamment cotisé pour obtenir une retraite à taux plein. Le taux de décote varie en fonction de ces deux critères.

À l’inverse, la surcote est une augmentation du montant de la pension qui s’applique si vous continuez à travailler et à cotiser au-delà de l’âge légal de départ à la retraite et si vous avez déjà cotisé suffisamment pour obtenir une retraite à taux plein. Le taux de surcote dépend du nombre de trimestres cotisés en plus.

Optimiser sa retraite en tant que profession libérale

Pour les professions libérales, optimiser sa retraite implique à la fois une réflexion sur le maintien d’une activité professionnelle et la mise en place d’une stratégie d’épargne adaptée.

Le cumul emploi-retraite

Le cumul emploi-retraite est une option qui permet aux professionnels libéraux de continuer à travailler tout en percevant une pension de retraite. Ce dispositif peut être une solution intéressante pour ceux qui souhaitent maintenir une activité professionnelle, soit par besoin, soit par envie. Il existe deux types de cumul emploi-retraite : le cumul partiel et le cumul total. 

Le cumul partiel permet de travailler et de percevoir une pension de retraite, mais avec certaines restrictions sur le montant des revenus professionnels. Le cumul total, en revanche, permet de bénéficier d’une pension de retraite sans aucune restriction sur les revenus professionnels, mais il nécessite d’avoir atteint l’âge légal de la retraite et d’avoir cotisé suffisamment pour obtenir une retraite à taux plein.

Il est à noter que le cumul emploi-retraite n’augmente pas le montant de la pension de retraite. Les cotisations sociales versées pendant cette période ne donnent pas droit à des droits supplémentaires à la retraite.

Les dispositifs d’épargne retraite

Afin d’optimiser sa retraite, il est essentiel pour un professionnel libéral de se tourner vers des dispositifs d’épargne retraite. Ces outils permettent de se constituer un capital ou de percevoir des revenus complémentaires une fois à la retraite.

Le PER Collectif et ses avantages

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) Collectif est un dispositif spécifiquement conçu pour préparer sa retraite. Il présente de nombreux avantages pour les professions libérales.

En effet, il offre une grande flexibilité en termes de versements. Il est possible d’effectuer des versements réguliers ou ponctuels, en fonction de ses possibilités et de ses objectifs.

Un autre avantage important du PER Collectif réside dans ses bénéfices fiscaux. Les sommes versées sur un PER peuvent être déduites du revenu imposable, dans la limite d’un certain plafond. Cela permet de réduire son impôt sur le revenu tout en se constituant un complément de retraite.

Enfin, le PER Collectif offre la possibilité de choisir entre une sortie en capital ou en rente à l’échéance. Cette flexibilité permet d’adapter la sortie aux besoins spécifiques de chaque professionnel libéral.

Autres solutions d’épargne retraite

Outre le PER Collectif, il existe d’autres solutions pour se constituer une épargne retraite.

  • Le contrat Madelin, spécifiquement destiné aux travailleurs non-salariés, permet de constituer un capital tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Les cotisations sont déductibles du revenu professionnel.
  • L’assurance-vie est une solution souple, offrant un cadre fiscal attractif en cas de rachat ou de transmission.
  • Enfin, l’immobilier reste un investissement solide pour préparer sa retraite, que ce soit par l’achat d’une résidence principale, d’une résidence secondaire, ou d’un investissement locatif.

Il est conseillé de diversifier ses placements pour réduire les risques et optimiser son épargne retraite.

Les spécificités de certaines professions libérales

Chaque profession libérale a ses propres spécificités en matière de retraite. Il est donc essentiel de bien connaître les règles applicables à sa profession.

Les avocats

La retraite des avocats est gérée par la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF). En plus du régime de base, la CNBF propose un régime complémentaire obligatoire, basé sur un système de points. L’âge légal de départ à la retraite est de 62 ans, comme pour l’ensemble des professions libérales. Les avocats peuvent toutefois choisir de partir à la retraite dès 60 ans avec une décote, ou de continuer à travailler après 62 ans pour bénéficier d’une surcote.

Les experts-comptables

Leur retraite est conduite par la Caisse de Retraite des Experts-Comptables et des Commissaires aux comptes (CARECCO). Le régime de base est complété par un régime complémentaire. La CARECCO offre aussi un système de points pour le calcul de la retraite complémentaire. Les experts-comptables ont la possibilité de cotiser à un taux supérieur pour acquérir des points supplémentaires, permettant ainsi d’augmenter le montant de leur future pension de retraite.

Les vétérinaires

C’est la Caisse Autonome de Retraite des Vétérinaires et des Professions Libérales (CARPV) qui s’occupe de leur retraite. Elle propose un régime de base et un régime complémentaire. Les cotisations sont basées sur les revenus, et le montant de la pension dépend des points acquis tout au long de la carrière.

Les chirurgiens-dentistes

Pour les chirurgiens-dentistes, la retraite est administrée par la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes (CARCDSF). Celle-ci assure un régime de base et un régime complémentaire obligatoire. À l’instar des vétérinaires, la cotisation est calculée également en fonction des revenus, et la pension est déterminée par le nombre de points acquis.

Conseils pour préparer sa retraite de manière optimale

Préparer sa retraite demande du temps et de la réflexion. Voici quelques conseils pour vous aider dans cette démarche.

Évaluer ses besoins futurs

La première étape pour préparer efficacement sa retraite consiste à évaluer ses besoins futurs. Cela implique de se projeter dans l’avenir et d’anticiper ses dépenses et ses revenus à la retraite.

Il est essentiel d’estimer son budget en tenant compte des différents postes de dépenses : logement, alimentation, santé, loisirs, etc. Certaines dépenses peuvent diminuer à la retraite (transport, habillement), mais d’autres peuvent augmenter (santé, loisirs).

Il faut également prévoir ses sources de revenus à la retraite : pension de retraite, revenus d’épargne, revenus immobiliers, etc. L’objectif est de garantir un niveau de vie confortable tout en conservant une marge pour faire face à d’éventuelles dépenses imprévues.

Enfin, il est conseillé de revoir régulièrement ses estimations pour s’adapter aux évolutions de sa situation personnelle et professionnelle, ainsi qu’aux changements législatifs et réglementaires.

Mettre en place un plan d’épargne adapté

Pour mettre en place un plan d’épargne adapté, vous pouvez suivre les étapes suivantes :

  • Définissez vos objectifs financiers : identifiez vos besoins et vos priorités, que ce soit pour constituer une réserve d’urgence, épargner pour un projet futur, ou préparer votre retraite.
  • Évaluez votre capacité d’épargne : analysez vos revenus et vos dépenses pour déterminer combien vous pouvez épargner régulièrement sans compromettre votre budget.
  • Choisissez le type de plan d’épargne : selon vos objectifs et votre profil d’investisseur, optez pour un compte d’épargne traditionnel, un PEA (Plan d’Épargne en Actions), ou tout autre instrument financier adapté à vos besoins.
  • Établissez un budget : suivez un budget rigoureux pour contrôler vos dépenses et maximiser vos capacités d’épargne.
  • Automatisez vos épargnes : mettez en place des virements automatiques depuis votre compte courant vers votre plan d’épargne, afin d’éviter les oublis et de vous assurer une épargne régulière.
  • Révisez régulièrement votre plan d’épargne : évaluez vos progrès, ajustez vos objectifs si nécessaire, et adaptez votre plan en fonction de votre situation financière et des opportunités d’investissement.
  • Faites appel à un conseiller financier : si vous vous sentez dépassé ou avez des besoins complexes, n’hésitez pas à consulter un expert en finance qui pourra vous aider à mettre en place un plan d’épargne adapté à vos besoins et objectifs.

Rester informé des évolutions législatives et réglementaires

Pour rester informé des évolutions législatives et réglementaires en matière de retraite, vous pouvez :

  • Suivre les actualités : consultez régulièrement les médias spécialisés dans les questions de retraite et de sécurité sociale.
  • Visiter les sites officiels : rendez-vous sur les sites des organismes gouvernementaux responsables des régimes de retraite pour obtenir des informations à jour.
  • S’inscrire aux newsletters : abonnez-vous aux newsletters des institutions et des associations qui se consacrent aux questions de retraite.

En conclusion, préparer sa retraite en tant que profession libérale est un processus complexe qui nécessite une bonne compréhension des règles applicables et une planification minutieuse. Il est conseillé de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine pour optimiser cette préparation.

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